Victoire : On n'enferme pas un enfant. Point.

Il y a environ 8 mois, le 14 août 2018, quatre jeunes enfants ont été arrachés à leur lit à Anvers à 6 heures du matin par la police pour être conduits dans un centre fermé. Cela était illégal. Ils ont été enfermés dans un centre juste à côté d'une piste de l'aéroport de Zaventem, où ils ont mal dormi pendant 4 semaines à cause du bruit persistant des avions qui leur rappelait constamment qu'ils n'étaient plus à la maison. Cela aussi était illégal. Pendant 4 semaines, ils n'ont pas compris ce qui leur était arrivé et ont été séparés de membres proches de leur famille. Le 1er septembre 2018, les enfants n'ont pas été autorisés à aller à l'école comme tous les autres enfants. Cela aussi était illégal. Après 4 semaines, les enfants ont été placés dans un autre endroit qui n'était toujours pas leur maison. Cela aussi était illégal. Finalement, après 26 jours de détention, les enfants ont été renvoyés dans un pays où ils n'avaient jamais été auparavant.

En tant que société, nous avons décidé depuis longtemps de ne pas faire ce genre de choses à des enfants. On ne laisse pas la police les sortir de leur lit, on ne les enferme pas et ils ont droit à l'éducation. C’était la loi. Nous avons respecté ces règles jusqu'au 14 août 2018. Ce jour-là, il s'est avéré que certains enfants n’étaient pas égaux devant la loi. Que certains enfants peuvent faire l’objet d’une chasse à l'homme, qu'ils peuvent être exposés à des circonstances émotionnelles extrêmes et que leur vie peut être chamboulée.

Le 4 avril 2019, les juges du Conseil d'État déclarent que les hommes politiques, le pouvoir exécutif, ont commis une grave erreur. Ce qu'ils ont fait, à partir du 14 août 2018 et dans les semaines qui ont suivi, était totalement illégal. Le pouvoir judiciaire rappelle à l'exécutif ses erreurs. Ce n’est pas la première fois. Cette fois il y a eu des victimes. Pendant leur détention, les pédopsychiatres avaient déjà souligné que les enfants subissaient des dommages psychologiques. La vie de ces jeunes enfants, et celle de tous ceux qui ont été enfermés depuis, a été bouleversée. Ces politiciens portent une lourde responsabilité. Cela ne doit plus jamais se reproduire.

On n’enferme pas un enfant. Point.

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