Qui abuse des procédures ?

Contrairement à ce que prétend le secrétaire d’Etat à l’asile et à la migration, Théo Francken,  dans un Tweet ainsi que l'Office des Etrangers dans un communiqué de presse, ni la famille, ni ses avocats n'ont introduit de procédures abusives.

Lorsque la maman est arrivée en Belgique, elle était âgée de 16 ans. Les enfants n'étaient pas encore nés. Lors de sa demande d'asile, le risque pour les enfants n'a donc bien évidemment pas été examiné.

Avant un retour en Serbie, il était du devoir de la maman de s’assurer que ses enfants ne soient pas victimes de graves discriminations ni de persécutions en cas de retour en Serbie. Une demande d’examen de ce risque a donc été adressée aux instances d’asile.

Il est regrettable que, au mépris flagrant de  l'indépendance du CGRA et sans aucune connaissance du fond du dossier, le secrétaire d’Etat a décidé que la demande d’asile n’aboutirait pas.

La crainte de la famille par rapport à un retour en Serbie est appuyée par de nombreux rapports concernant la situation des enfants roms. De plus, les enfants n’ont aucun lien avec la Serbie, n’y ont aucune famille, ne parlent pas le Serbe, et seraient définitivement séparés de leur père en cas d’éloignement du territoire belge.

Les avocats de la famille tiennent à rappeler que la Belgique a déjà été condamnée par la Cour européenne des droits de l’Homme pour le renvoi d'enfants roms vers la Serbie.

La famille n’a pas abusé des procédures. Contrairement à l’Office des étrangers.  La famille a été maintenue en centre fermé au-delà du délai légal de deux semaines et sans tenir compte de l’avis alarmant du pédiatre. La détention a été prolongée alors même que l’Office des étrangers savait qu’une demande d’asile justifiée avait été introduite et que la famille était dès lors inexpulsable.

Ce ne sont donc pas les avocats qui ont «  joué la montre » mais les autorités belges qui ont choisi de prolonger inutilement la maltraitance des enfants.